© Reda, photographer / the dense company
Lula, de l'ombre au soleil
mardi 3 mars 2020
@ théâtre du soleil, paris - france
En 2019, alors qu'il se trouve incarcéré à Curitiba, dans le Sud du Brésil, l'ancien président brésilien Lula se voit décerné la citoyenneté d'honneur de la Ville de Paris pour son engagement «ayant permis à près de 30 millions de Brésiliens de sortir de l'extrême pauvreté et d'accéder aux droits et services essentiels», et pour « sa politique volontariste de lutte contre les discriminations raciales particulièrement marquées au Brésil».
Libéré en novembre 2019 après 579 jours de détention, Lula est finalement reçu le 2 mars 2020 à l'Hôtel de Ville par la maire Anne Hidalgo pour être officiellement fait, à la suite de Nelson Mandela, Ingrid Betancourt, Shirin Ebadi ou encore Mohammed Yunus - Citoyen d'Honneur de la Ville de Paris.
Le lendemain, le 3 mars, Lula accompagné par l'ancienne présidente Dilma et l'ancien candidat Fernando Haddad se retrouvent invités sur la scène du Théâtre du Soleil d'Ariane Mouchkine pour une soirée spéciale organisée par RED, réseau européen pour la démocratie au Brésil.
Au programme : discours, performances, musiques et lectures.
Avec la participation de ColetivA Occupação, Original Bomber Crew, Agnès Jaoui, Aurélie & Verioca, Marina Foïs.
Présenté par Maud Chirio & Thomas Quillardet.
Pour suivre les actions de RED :
https://www.facebook.com/pages/category/Non-Governmental-Organization--NGO-/REDBr-1534580730007092/
J'avais déjà eu, en juin 2019, l'occasion de couvrir* une première soirée déjà organisée par RED au Théâtre du Montfort (Paris). Là, dans la chaleur caniculaire d'une salle pleine à craquer, ils s'étaient succédé - artistes, activistes (de Chico Buarque à Anna Mouglalis, de Volmir Cordeiro à Joséphine Leroy-Beaulieu, Jean Wyllis, Maria de Medeiros et tant d'autres), pour lire, tour à tour, presque religieusement, les lettres adressées par une multitude d'anonymes à Lula pendant sa détention.
Ce soir-là, quelque chose avait été vécu.
Et moi, l'objectif émergeant à peine au-dessus des planches, j'avais parcouru la largeur de la scène quelques bonnes dizaines de fois. Vision frontale et contre-plongée permanente.
Cette fois-ci, en ce 3 mars 2020 dans le cadre d'un Théâtre du Soleil encore occupé par les décors exotiques d'Une Chambre en Inde, la dernière production d'Ariane Mouchkine, j'opérais un changement radical de point de vue : à hauteur d'hommes et de femmes et tout en arrière-plan : fond de scène, backstage, espaces transitoires. Un regard différent pour une histoire qui, elle, se prolonge...